Ah ! Lyon, les lyonnais et les
vins du Beaujolais ! J'ai régulièrement à la boutique du troisième arrondissement des clients qui me demandent conseil sur les vins, et régulièrement j'entends "mais pas du beaujolais, hein !" et je me dis que c'est bien dommage, car dans le Beaujolais, il y a des hommes et des femmes qui travaillent dur pour mettre en avant leurs terroirs, leur travail, et au final leurs crus et sortir de cette image "beaujolais nouveau" souvent perçue négativement. Tour d'horizon de ma sélection, que j'estime être la meilleure (mais je suis tout à fait partial !)
Du sud vers le nord, commençons par les vins de
Nicolas Chemarin : installé à Marchamp, il travaille le plus naturellement possible, même s'il ne se revendique pas du tout de cette mode des vins "natures". Sont désormais bien connus ses
Premier Jus,
P'tit Grobis et
Vignes de Jeannot ; si la palette de son vignoble ne s'arrête pas là, j'ai également en boutique son
Morgon Les Charmes et son
Régnié La Haute Ronze. Avec Nicolas, c'est toujours avec une pointe de fraîcheur : une véritable marque de fabrique, très personnelle, souvent bienvenue !
Un peu plus au nord, nous arrivons chez David, du
Domaine Ruet. David, fils de vigneron du Beaujolais, a épousé Cathy, une fille de vigneron du Beaujolais : cela fait plus de parcelles à travailler, et chacun connaît bien le métier de l'autre ! David a clairement une gamme bien large, mais il lui tient à cœur de respecter au mieux les climats et les sols ; pour avoir régulièrement testé toutes ses réalisations, il n'a pas deux vins qui se ressemblent : c'est ainsi que sa
Côte de Brouilly a une personnalité bien à elle, rien à voir avec son Brouilly auquel je préfère la version
Vieilles Vignes, plus en rondeur. Si son
Chiroubles a régulièrement les faveurs des guides, sa meilleure réalisation, c'est bien son
Morgon l'Evèque, que les connaisseurs s'arrachent...
Grande maison de négoce,
Mommessin fait toujours office de valeur sûre : si grâce à leur incroyable réseau de viticulteurs partenaires, certains depuis plus de quarante ans, ils peuvent proposer presque tous les crus possibles du Beaujolais, j'avoue avoir un faible pour leurs Morgons, en particulier la
Côte-du-Py et les
Grands Cras, parfaites expressions de leurs terroirs avec tout le caractère qui va avec...
Autre personnage : Alexandra de Vazeilles, au
château des Bachelards ! Régulièrement décriée, elle m'a avoué un jour être décidée à ne pas cultiver la vigne pour se faire des amis ! Et pourtant, si elle est bien dans l'idée de la culture en agriculture biologique et biodynamique (avec certifications) elle s'inscrit dans le temps long et son travail mérite bien de l'attention. Ses vins peuvent être qualifiés d'atypique, je les qualifie juste d'excellents. Si on commence doucement avec
Petite Fleur, fin et délicat, puis on monte tranquillement sur son
Saint-Amour avant de partir sur ses Fleuries : si sa
cuvée classique n'a rien à envier à ces vins de Beaune, son
Clos des Bachelards est une pure merveille, digne des grands crus de Bourgogne !
Enfin, à la limite entre le Beaujolais et la Bourgogne, le Moulin-à-Vent. J'en ai sélectionné deux pour la boutique : celui du
Domaine de la Pierre Noire, un très beau classique du genre, et celui du
Domaine de Rochegrès, propriété des Domaines Albert Bichot : là nous sommes au pied du fameux moulin, avec des vignes enracinées dans une terre peu profonde car on touche la roche à environ quarante centimètres seulement ! Et Alexandra de Vazeilles produisant également un Moulin-à-vent que je n'ai pas encore eu l'occasion de le tester...
Voici qui nous fait déjà un bon tour d'horizon du Beaujolais et de ces vins ! On est bien loin du cliché "beaujolais nouveau" même si trois de ces domaines en produisent : en réalité, il leur sert de vitrine annuelle pour mettre en avant leur travail...tous ces vins ne sont pas toujours disponibles à la boutique, et si vous désirez les découvrir, je me ferai une joie de vous conseiller !